L’Eglise d’Angleterre supprime les références au diable lors des baptêmes

L’Eglise d’Angleterre supprime les références au diable lors des baptêmes

Une nouvelle formulation du rite de baptême a été adoptée par l’instance dirigeante de l’Eglise d’Angleterre, dimanche 13 juillet dernier, à Canterbury. Le diable n’y est plus mentionné. Un changement qui suscite des questions.

Photo: La Tentation du Christ peint par Ary Scheffer en 1854

RNS/Protestinter

Canterbury, Angleterre – L’instance dirigeante de l’Eglise d’Angleterre – le Synode général – a décidé d’abandonner toutes les références au démon dans un nouveau service de baptême. La formulation simplifiée a été rédigée après que des prêtes aient déclarés que le service traditionnel était inutilement complexe et pouvaient embrouiller des personnes qui ne vont pas régulièrement à l’église.

Dans le service traditionnel, on demande au parrain et à la marraine s’ils sont prêts à renoncer au diable et à ses méfaits par amour pour l’enfant qui se fait baptisé. La nouvelle formulation demande seulement que les parents, le parrain et la marraine «se détournent du péché» et «rejettent le mal».

Après que la nouvelle formulation ait été grandement approuvée, l’évêque Robert Paterson a déploré que le service du baptême ait été édulcoré. «Nous savons tous que pour beaucoup de personnes, le diable a été transformé en une personne aux airs de dessin animé, sans malveillance particulière», a-t-il dit. «Mais ce changement va certainement énerver les traditionalistes».

Le diable existe-t-il?

Peter Stanford, l’auteur de Le Diable: une biographie, s’est demandé, lors d’une émission à la BBC, ce qui allait advenir des dizaines d’exorcistes rattachés à chaque diocèse en Angleterre. En 1974, l’Eglise d’Angleterre a mis en place un ministère dans lequel les exorcistes sont formés par des théologiens et des psychiatres.

«Si nous décidons de ne plus mentionner le diable nulle part, en quoi va consister le travail des exorcistes?» Se référant au démon dans le Nouveau Testament, Peter Stanford a posé cette question: «Sommes-nous en train de dire que le diable est juste un symbole et qu’il n’existe pas? Dans ce cas, qu’en est-il de Dieu? Je pense que nous sommes un peu confus». (lv)

Cet article a été publié dans:

Dans l'édition de septembre 2014 de la Vie Protestante Berne-Jura-Nauchâtel.