L’Église protestante de Genève construit son avenir

L’Église protestante de Genève construit son avenir

Entre répartition des postes et mission, les délégués de l’Église protestante de Genève, réunis en Consistoire les 14 et 15 juin, cherchent à renouveler le fonctionnement de leur Église

Photo: Emmanuel Fuchs devant les délégués

«La Mission est absolument fondamentale. Il s’agit de susciter un dynamisme fécond à l’interne et de mieux se faire connaître à l’externe», insiste Emmanuel Fuchs, président de l’Église protestante de Genève (EPG). Réunis en Consistoire les 14 et 15 juin au temple de Malagnou, les délégués de l’EPG ont poursuivi leur réflexion sur leur «Vision de l’Église». Une consultation des différents lieux a permis de proposer quatre actions communes et transversales: la prière, le témoignage, la communauté ainsi que les familles et la jeunesse.

Par exemple, établir un guide des lieux et des temps de prière au sein de l’EPG, élaborer une thèse par mois en lien avec l’actualité ou encore organiser une fête pour les catéchumènes de ces dix dernières années. Si les délégués ont salué ces propositions, certains ont tout de même souligné qu’ils avaient déjà du mal à réaliser les projets en cours.

Au-delà de la Mission, les délégués se sont penchés sur des questions structurelles, dont les critères de répartitions des postes. En raison de la diminution de ses recettes, l’EPG a dû réduire le nombre de ses ministres. En mars dernier, le Conseil du consistoire avait présenté douze critères de répartition dans l’objectif de proposer une attribution la plus équitable possible. Mais après un long débat, il avait retiré sa proposition créant un groupe de travail pour la retravailler. La nouvelle proposition qui a été discutée comprenait 27 critères de deux sortes: basés sur des chiffres, comme le nombre de foyers protestants et représentants des activités.

Une complexité vertigineuse

«Je trouve cela vertigineux. Il y a peut-être de nouveaux critères de répartition qui vont faire mal», relève Roger Durand. «Cela devient d’une telle complexité que cela m’inquiète. C’est tellement différent de ce qu’on a maintenant qu’on risque d’avoir de grandes surprises. Que va-t-on faire si on se retrouve avec un écart de deux postes dans un lieu», s’interroge Emmanuel Fuchs. «Qu’est-ce que ça donne si on ne tient compte que du nombre de foyers protestants, peut-être faudrait-il avoir des points de comparaison hyper basiques», propose Blaise Menu, modérateur de la Compagnie des pasteurs et des diacres. «Il y a sans doute trop de critères, mais je les trouve bons», affirme, de son côté, Gilles-Olivier Bron. La réflexion se poursuivra lors des prochains Consistoires.

Lors de cette rencontre, les délégués ont également approuvé les comptes de l’exercice 2017-2018 qui présentent un résultat final de 49'453 francs. «Nos comptes sont bons, suffisamment pour que l’EPG ait pu mettre de l’argent de côté pour quand l’hiver viendra», explique Eric Vuilliez, responsable des finances. «Par contre au niveau des dons, c’est moins réjouissant. Cette tendance nous incite à la prudence». En l’espace de cinq ans, l’EPG constate une diminution de 1,2 million de francs. «Toutefois, l’immobilier de rendement, une stratégie pour amener une alternative aux dons, affiche une belle progression depuis 2014-2015», ajoute le responsable des finances. «Ces comptes nous offrent une force de sécurité qui nous permet, un petit peu, de lever le nez du guidon. Nous ne pouvons pas nous endormir, mais nous pouvons réfléchir à ce qu’on souhaite faire», se réjouit Emmanuel Fuchs.