L’Arzillier célèbre 20 ans de dialogues interreligieux

L’Arzillier célèbre 20 ans de dialogues interreligieux

Depuis deux décennies, l’Arzillier-Maison du dialogue promeut les échanges entre les différentes religions
Pour marquer le coup, l’association située à Lausanne organise une soirée d’anniversaire le 17 mars prochain.

Photo: CC (by-nc) Pandorine Box

Chrétiens, musulmans, bouddhistes, juifs, bahà’ie, hindous. L’Arizillier-Maison du dialogue rassemble depuis 20 ans des membres de multiples religions. Constituée le 17 mars 1998 à Lausanne, cette association interreligieuse a pour vocation non seulement de favoriser les échanges entre différentes religions, mais aussi au sein d’une même confession entre les différentes mouvances.

«Il s’agit de construire des ponts en vue de la paix, sans pression prosélytique les uns envers les autres ni confusion de doctrine», explique Timothée Reymond, membre du comité de l’Arzillier et pasteur de l’Église évangélique réformée du canton de Vaud (EERV). «Le dialogue interreligieux fait partie des responsabilités des musulmans, surtout en Occident. Il permet de casser les préjugés et de tisser des liens», ajoute Mustapha Habes, également membre du comité et responsable du Conseil des imams. Le 17 mars prochain, l’association sise au centre de Lausanne célébrera son 20e anniversaire en organisant une soirée festive ouverte à tous.

Dépasser le repli identitaire

En deux décennies, l’Arzillier a relevé de nombreux défis. «Une des difficultés réside dans le manque d’intérêt de certains croyants qui sont plutôt dans une attitude de repli», estime Timothée Reymond. «Le risque consiste également à se montrer trop poli et par peur de blesser l’autre, on n’ose pas mentionner les différences. Par exemple, pour l’instant, nous n’avons pas abordé le thème d’actualité tel que l’affaire Ramadan. Nous devons trouver le courage de le faire tout en restant fraternels et amicaux. Le dialogue permet de constater les différences sans que cela nous détruise», ajoute Dominique Voinçon, membre du comité, délégué de l’Église catholique romaine au dialogue interreligieux. «Parallèlement, tout le discours médiatique sur l’extrémisme islamique dessert notre travail», relève Timothée Reymond.

Depuis sa création, l’association propose tout au long de l’année des conférences, des débats et des célébrations religieuses. En 2001, elle a créé les groupes «musulmans et chrétiens pour le dialogue et l’amitié» (MCDA). L’Arzillier est également responsable de la semaine des religions pour le canton de Vaud. «Ce rendez-vous pendant lequel toutes les communautés ouvrent leurs lieux de culte et présentent leurs doctrines constitue l’événement phare de l’association», relève Mustapha Habes De plus, pour la première fois cette année, elle tiendra un stand au Salon du livre à Genève avec d’autres plateformes interreligieuses.

«Bien que la société actuelle tende à se laïciser, je pense que le dialogue interreligieux a toute sa place, car il concerne également les penseurs non croyants. Et il devient d’autant plus important quand il y a des tentations de repli identitaire», pointe Timothée Reymond. «Je remarque également un regain d’intérêts de la part des autorités alors que la question de la reconnaissance de l’islam se pose actuellement. Souvent, moins les gens sont impliqués dans une religion, plus ils ont un discours de rejet», constate Dominique Voinçon.

Info sur la soirée

Pour célébrer ses 20 ans, l’Arzillier-Maison du dialogue organise une soirée le samedi 17 mars. La rencontre commencera à 17h30 à l’Arzilier (avenue de Rumine 62) en présence de la conseillère d’État Béatrice Métraux, puis se poursuivra dès 18h45 au Centre paroissial Saint-Jacques avec un buffet multiculturel ainsi qu’un spectacle de danses indiennes et de musique. La rencontre est ouverte à tous.