Offrir un accompagnement religieux multiple en milieu hospitalier

Offrir un accompagnement religieux multiple en milieu hospitalier

Réunis mardi à Berne, les délégués des Eglises réformées de Berne-Jura-Soleure ont validé un projet-pilote d’accompagnement religieux aux personnes hospitalisées qui sont de confessions autres que chrétiennes.

Photo: Les délégués dans la salle du Grand Conseil, à Berne

«Dans les hôpitaux, nous avons constaté une demande accrue d’accompagnement religieux de la part de personnes qui ne sont pas chrétiennes. Le rôle des aumôneries consiste à offrir des prestations sans préjugés, indépendamment de l’appartenance religieuse. Il s’agit de comprendre les patients dans leur histoire personnelle», a souligné la conseillère synodale, Claudia Hubacher, mardi 12 décembre à Berne. Lors de la première journée du Synode d’hiver des Eglises de Berne-Jura-Soleure, les délégués ont accepté un projet-pilote de trois ans pour «l’accompagnement religieux en milieu hospitalier des personnes de religions non chrétiennes». Ce programme œcuménique se déroulera à l’aumônerie de l’Hôpital de l’Ile (BE) et sera piloté par la Conférence interconfessionnelle du canton de Berne (CIC).

«Des personnes bénévoles de différentes religions sont déjà actives à l’aumônerie de l’Ille, il est nécessaire de leur offrir un cadre plus professionnel pour l’accompagnement religieux», a expliqué Claudia Hubacher. Ce projet permettrait ainsi de renforcer le rôle des aumôniers en hôpitaux. Le financement pour les trois ans est estimé à 65'000 francs, dont près de 50'000 francs à la charge de l’Union synodale Berne-Jura-Soleure et devrait être finalisé en début d’année 2018.

Un «oui» aux modifications du Notre Père

Le synode (organe délibérant) s’est également penché sur la sixième demande du Notre Père, la prière commune à tous les chrétiens. Les délégués ont accepté de remplacer «Ne nous soumets pas à la tentation» par «Ne nous laisse pas entrer en tentation», rejoignant ainsi la décision des Eglises réformées vaudoise, valaisanne, neuchâteloise, de l’Eglise protestante de Genève ainsi que du Réseau évangélique suisse (RES). Les Fribourgeois se prononceront au printemps 2018.

Ce changement a été initié par la Conférence des évêques de France, suivi par son homologue helvétique. Dans la nouvelle traduction, Dieu ne fait «que laisser l’être humain céder à la tentation» alors que dans la version précédente, Dieu soumettait activement les humains. «Nous sommes confrontés à une réelle difficulté de traduction», a souligné Lucien Boder, membre du Conseil synodal (exécutif). Cette modification entrera en vigueur en Suisse, à Pâques 2018. «Il est important pour des raisons œcuméniques d’avoir une version commune», a insisté Sylvie Robert de la Commission d’examen et de gestion. Toutefois, les membres germanophones de l’Union synodale Berne-Jura-Soleure ne sont pas directement touchés par ce changement qui ne concerne actuellement que la traduction française du Notre Père.

Plus tôt dans la journée, le pasteur soleurois Roland Stach a été élu conseiller synodal. Il succède à Jörg Haberstock décédé en octobre dernier.

«Metalchurch» ouvre la danse

Mardi 12 décembre, le synode a également soutenu le mouvement «Metalchurch», qui propose des cultes accompagnés de musique métal, à hauteur de 45'000 francs annuels pour la période de 2018 à 2020. Depuis plusieurs années, le pasteur et député au Synode Samuel Hug, porte ce projet en partie bénévolement. Dans la ligne des Fresh expressions, ces rencontres rassemblent jusqu’à 150 personnes au-delà des limites territoriales. «Metalchurch est le reflet d’une société en profonde mutation et nous soutenons ce genre de mouvement supraparoissial, en souhaitant que d’autres voient le jour», a affirmé le représentant de la Commission d’examen et de gestion. Pour 2018, «Metalchurch» souhaite participer au Greenfield Festival, à Interlaken, en proposant une aumônerie festivalière.