Le Synode Berne-Jura-Soleure balise l’avenir de l’Eglise

Le Synode Berne-Jura-Soleure balise l’avenir de l’Eglise

Les délégués des Eglises réformées Berne-Jura-Soleure se sont réunis mardi à Berne. Ils ont adopté des principes directeurs pour leur vie spirituelle ainsi que pour les changements réglementaires qui seront imposés par la nouvelle loi sur les Eglises nationales du canton de Berne.

Par Joël Burri

Le Canton de Berne prépare une nouvelle loi sur les Eglises nationales, le projet devrait passer au grand conseil cet automne pour une entrée en 2020. Ce projet prévoit notamment que les ministres du Culte ne soient plus employés de l’Etat, mais de l’Eglise. Un bouleversement dont il a été question mardi 30 mai, alors que les députés de l’Union synodale Berne-Jura-Soleure se réunissaient en Synode (organe délibérant). «Le Synode ne peut pas faire tout dans le délai imparti», constatait le rapporteur de la commission ad hoc. «Il s’agit de mettre en place les balises entre lesquelles doivent avoir lieu les travaux.»

En clair, le Synode a anticipé les travaux à venir, adoptant six principes directeurs qui donneront les coudées franches au Conseil synodal (organe exécutif) pour avancer dans les adaptations réglementaires nécessaires. Parmi ces principes acceptés sans grand débat, le fait que l’Eglise offrira des conditions de travail similaires à celles du canton.

Adoption de la «Vision 21»

Autres balises, mais plus spirituelles, adoptées par le Synode lors de cette rencontre: les conclusions de la démarche «Vision 21». Démarré en 2013, dans le but de «dessiner ensemble» l’avenir de l’Église, ce projet a abouti à la rédaction d’une vision «Animés par Dieu. Engagés pour les humains», déclinée en sept idées directrices: «s’appuyer sur la Bible — en quête d’humanité»; «vivre la foi au pluriel — tenir un profil clair»; «ouvert à tous — solidaires des laissés pour compte»; «fortifier l’individu — rechercher la communauté»; «soigner les héritages — ouvrir des espaces»; «rester proche — penser le monde»; et «façonner le présent — demain, risquer Dieu.»

Cette vision n’a pas fait l’objet d’attaques, mais la fraction jurassienne du Synode aurait espéré que la démarche ne s’arrête pas là. «Nous avons un excellent outil de synthèse, mais pas encore une vision», a déclaré le pasteur Reto Gmünder. «Je garde la vision d’une vision», a complété le ministre qui espérait trouver un texte suscitant l’adhésion «Oui, c’est là que nous voulons aller.»

La demande des francophones de poursuivre la démarche n’ayant pas trouvé de majorité, les Eglises réformées Berne-Jura-Soleure s’attèlent désormais à la mise en œuvre de cette vision, notamment en organisant une grande fête cantonale autour de ces thèmes pour le 10 septembre prochain.

Refus d’augmenter le poste «développement du culte»

Lors de cette session, le Synode a également adopté le rapport d’activité et les comptes 2016. Il a choisi de continuer à éditer la publication interne «ensemble». Le projet du Conseil synodal d’augmenter la dotation du poste chargé de mener des recherches pour développer le culte est passé à la trappe. «Le culte est le corps de la vie de l’Eglise. Nous ne voulons pas dire que hors du culte rien n’existe, mais que c’est dans le culte que s’enracinent toutes les activités de l’Eglise», a pourtant plaidé le conseiller synodal Lucien Boder. Mais la commission des finances a jugé que le moment n’était pas opportun pour un tel engagement, juste avant le changement du statut du personnel causé par le changement de loi. Par ailleurs, la commission a estimé que les ressources pour repenser le culte existaient déjà, notamment du côté de la faculté de théologie.