Favoriser l’intégration dans les paroisses réformées

Favoriser l’intégration dans les paroisses réformées

Les Eglises francophones en Suisse alémanique sont de fait confrontées à la diversité cultuelle et culturelle, accueillant autant des Suisses romands, que des Africains ou des Canadiens
Un modèle d’intégration prôné par DM-échange et mission en Suisse romande.

Photo: L'Eglise française de Berne CC (by-nc-sa) Olivier Schopfer

«Dans un contexte où les Eglises réformées en Suisse sont confrontées à une diminution du nombre de membres et des ressources, nous souhaitons stimuler les communautés locales à travers ce que les Eglises du Sud peuvent leur apporter», explique Valérie Maeder, collaboratrice chez DM-échange et Mission. Depuis l’été 2016, l’association qui vise à développer des collaborations avec les Eglises du Sud a lancé le «programme Nord» qui a, entre autres, pour but d’encourager le témoignage chrétien au niveau local en s’inspirant et en créant davantage de liens avec les Eglises de la migration établies en Suisse.

«Grâce à nos contacts avec les Eglises d’ailleurs, nous avons la possibilité de favoriser les rencontres ici. L’idée est vraiment de créer des liens, en organisant des cultes communs et des rencontres», ajoute Valérie Maeder. Bien qu’il y ait de nombreuses communautés protestantes issues de la migration en Suisse, elles ne partagent que peu d’activités avec les Eglises réformées locales.

Par exemple à Gland, «la paroisse nous accueille dans ses locaux, mais nos activités se déroulent séparément», souligne Ranaivo Mahaleo Razakanirina, secrétaire général de la FJKM-Gland. Cette communauté, la seule de la FJKM en Suisse, compte 83 membres inscrits, dont environ 50 adultes. «50% des fidèles viennent de Lausanne, 40% de Genève et environ 10% de Zurich, de Delémont et d’autres villes de Suisse. Nous organisons deux cultes par mois à Gland et un à Saint-Julien-en-Genevois, en langue malgache», précise le secrétaire général qui souhaite un développement des contacts avec les paroisses locales soulignant toutefois des différences culturelles par rapport à la place de la religion dans la vie quotidienne. «L’Eglise est vraiment ancrée dans la culture malgache et la religion se concrétise dans la vie quotidienne, une posture qui n’est pas toujours bien vue dans une société distancée de l’Eglise comme c’est le cas en Suisse».

Une paroisse multiculturelle

«Le fait de chercher des moyens pour vivre ensemble, de célébrer en commun et de dialoguer sur nos différentes traditions est absolument positif», explique Verena Naegeli, pasteure dans la paroisse de langue française de l’Eglise réformée zurichoise. «Notre paroisse était surtout composée de Romands. Aujourd’hui, nous avons aussi un bon nombre de membres africains. L’intégration est un cheminement», précise la pasteure. «Par exemple, la chorale de la communauté africaine chante régulièrement pendant le culte, nous organisons également des tables rondes sur des sujets qui peuvent nous différencier comme la façon de prier ou l’expression de la foi. De plus, nous nous rencontrons aussi parfois autour de plats typiques respectifs».

Rencontre: Nos Eglises face à la diversité culturelle et cultuelle

La paroisse française réformée de Berne et DM-échange et mission organise une journée de réflexion, le samedi 28 janvier 2017 de 9h à 16h, à l’Eglise française de Berne. Sur le thème «Nos Eglises face à la diversité culturelle et cultuelle. Comment favoriser l’intégration?», cette rencontre propose des ateliers de discussions ainsi que des présentations de la pasteure Verena Naegeli et du secrétaire général Ranaivo Mahaleo Razakanirina. La journée, repas inclus, coûte 15 francs suisses et les personnes intéressées sont priées de s’inscrire sur le site de la paroisse d’ici le 22 janvier.