Photo: Simratpal Singh a été le premier militaire à obtenir le droit de rester en service actif tout en respectant l’obligation religieuse de porter barbe et turban. Etude BecketLaw/RNS

, RNS/Protestinter, Washington

Les nouveaux règlements de l’armée américaine autorisent les soldats à porter le turban, la barbe ou le hijab dans la plupart des situations. Un changement qui rejoint une revendication que portent les sikhs depuis des années. «Sur la base de l’expérience positive faite avec les soldats actuellement en service qui bénéficient de telles dérogations, j’ai déterminé que le commandement au niveau de la troupe, pouvait désormais accepter de telles demandes», a écrit le secrétaire de l’armée, Erik K. Fanning dans un mémo daté du 3 janvier.

En mars passé, l’armée avait reconnu qu’autoriser la barbe pour raison médicale, mais l’interdire lorsqu’elle répond à un impératif religieux est une entrave discriminatoire pour le service des sikhs qui de par leur religion ne peuvent couper ni leur barbe ni leurs cheveux. Grâce à cette décision, le capitaine Simratpal Singh, un diplômé de l’académie militaire West Point et récipiendaire de l’étoile de bronze (qui est remise aux combattants héroïques) a été le premier militaire à obtenir le droit de rester en service actif sous la bannière étoilée tout en respectant l’obligation religieuse de porter barbe et turban.

Harsimran Kaur, directeur juridique de la Coalition sikh et spécialiste de la défense des sikhs au sein d’une grande étude d’avocats, a salué cette décision, mais a déclaré que d’autres combats restaient à mener. «Alors que nous nous battons toujours pour obtenir une loi qui permettrait à toutes les minorités religieuses sans exception de servir, nous reconnaissons le progrès que cette nouvelle règle représente pour la tolérance religieuse et la diversité par le plus grand employeur de notre pays», a écrit l’avocat dans un communiqué.

Le mémo des autorités prévoit toutefois que les soldats ne pourront pas être sûrs d’obtenir cet arrangement. «Si un commandant détermine que la demande n’est pas basée sur une foi sincère ou si dans une situation particulière la dérogation représente un danger pour la sécurité du soldat», la demande peut-être refusée. Sauf exception, les soldats bénéficiant déjà d’une dérogation ont reçu la semaine passée des autorisations officielles.

Des recherches sont menées pour trouver des masques à gaz qui peuvent être utilisés également en toute sécurité par les soldats barbus, a expliqué Erik Fanning. Entre-temps, les militaires concernés ne seront pas autorisés à suivre les formations impliquant des entrainements avec des produits chimiques toxiques ou qui demandent pour des raisons tactiques un rasage de près.

La note de service précise également que les hijabs ou voiles portés par certaines soldates musulmanes devront être fabriqués dans des textiles de couleur discrète s’approchant de la couleur de l’uniforme qui leur est assigné. Un motif de camouflage peut être utilisé avec l’uniforme de combat. En outre la demande peut-être faite que ces textiles soient ignifugés.

La nouvelle directive est accompagnée d’illustrations qui montrent comment le hijab doit entourer le visage, sans couvrir une zone allant des sourcils au menton ou comment les barbes des plus de 5 centimètres peuvent être roulées et fixées pour ne pas dépasser cette taille maximale autorisée.