Cette année, j’arrête les bonnes résolutions

Cette année, j’arrête les bonnes résolutions

Protestinfo propose régulièrement des éditos rédigés par des membres des rédactions de Médias-pro.

En ce jour de reprise, Joël Burri, rédacteur responsable de Protestinfo, s’interroge sur l’origine des bonnes résolutions.

En 2017, je diminue le café et je respecterai les deadlines. Le 9 janvier, mes résolutions de la nouvelle année sont déjà du passé. Il doit en être des bonnes résolutions comme des sapins de Noël, une fois les fêtes passées, leur place est à la déchetterie.

Pour me donner bonne conscience, je me suis quand même lancé dans une recherche sur l’origine de cette tradition. Et même à cet exercice j’ai échoué. Selon les sources, les bonnes résolutions seraient d’origine babylonienne, romaine, nordique, juive, musulmane ou chrétienne.

Babylonienne d’abord: selon «Direct matin» la religion d’alors voulait que l’on remette les compteurs à zéro pour la nouvelle année en rendant les objets empruntés et en remboursant les dettes avant le changement d’année. Une tradition qui se serait perpétuée chez les Romains, qui auraient pris l’habitude de faire des promesses à Janus, le dieu aux deux visages, l’un tourné vers le passé, l’autre le futur.

«La Presse» rappelle pour sa part que les peuples nordiques prêtaient serment durant la période entourant le solstice d’hiver. Le média rappelle aussi que la fête juive de Yom Kippour invite les croyants à méditer sur les fautes passées et à prendre des engagements pour s’améliorer. De son côté, l’islam invite les fidèles à commencer chaque nouvelle année avec l’intention de rejeter ce qu’Allah interdit.

Tradition chrétienne enfin, pour Franceinfo qui rappelle que «l’entrée dans la nouvelle année est l’espoir d’un renouveau. Dans beaucoup d’Eglises françaises au XIXe siècle, la première messe de l’année était consacrée aux conseils pour être de bons chrétiens l’année qui commence.» A la même époque, le philosophe genevois Henri-Frédéric Amiel rédigeait des listes de bonnes résolutions choisies pour leur valeur morale et visant l’imitation du Christ, rappelle l’Encyclopédie Universalis.

Soigner son corps plutôt que son âme

Le chroniqueur de Francinfo constate que «progressivement la peur de Dieu est un peu remplacée par la peur de la maladie ou de la cellulite. Et l’on voit plutôt aujourd’hui la volonté de sauver son corps, là où on voulait, par le passé, sauver son âme.» Un constat que l’on fait aussi en Suisse, puisque la «Tribune de Genève» révélait il y a quelques années que le mois de janvier représentait une part substantielle des inscriptions en club de sport.

En cette année de jubilé de la réforme, on pourrait y voir le triomphe d’une des thèses de Luther. Le salut ne dépend pas des actes, mais de la grâce seule. Mais le réformateur n’y voyait probablement en aucun cas une invitation à renoncer à une vie plus pieuse.

Tenir ses bonnes résolutions

Alors, comment tenir ses résolutions? Le psychologue – et prestidigitateur – anglais Richard Wiseman a mené une recherche sur la question. En 2007, il a suivi 3000 volontaires. Au début de l’enquête, 52% se disaient confiants quant à leur capacité à tenir leur résolution. Mais après une année, seulement 12% avaient atteint leur objectif. Mais il existe des trucs pour tenir ses résolutions.

Le psychologue a ainsi constaté un taux de réussite significativement plus élevé lorsque les femmes parlaient de leurs objectifs à leur entourage, alors que pour les hommes la clé de la réussite se trouverait dans des objectifs mesurables et réalistes décomposés en étapes fixées dans un calendrier précis. Dans tous les cas, inutile de reprendre d’année en année les mêmes bonnes résolutions cela ne mènerait qu’à la frustration.