«Fragments du paradis», des regards romands sur l’au-delà

«Fragments du paradis», des regards romands sur l’au-delà

«Fragments du paradis», le dernier documentaire du réalisateur Stéphane Goël plonge le spectateur dans un questionnement sur l’au-delà à travers les témoignages de personnes en fin de vie
Poétique, profond et parfois drôle, un film à voir dès le 20 janvier sur les écrans romands.

Photo: © Climage

«Avez-vous une représentation de ce qui vous attend dans l’au-delà?» Telle est la question qui a servi de fil rouge au cinéaste vaudois, Stéphane Goël, pour réaliser son dernier documentaire. «Fragments du paradis», qui sortira le 20 janvier sur les écrans romands, offre un regard sur «la vie après la vie» à travers les réponses d’une centaine de personnes proches de la mort. Ces entretiens, en noir et blanc, sont entrecoupés par l’escalade du réalisateur et de son propre père au sommet du Vanil noir dans les Préalpes fribourgeoises.

«Tout a commencé par une discussion avec mes parents sur la manière dont ils envisageaient leur enterrement. De cet échange est née la remarque de mon père: ‘J’aimerais bien qu’une partie de mes cendres soient dispersées dans un endroit qui pour moi représente le paradis’», raconte Stéphane Goël. «Cela nous amené à parler de l’au-delà, du rapport à la foi et de l’espérance. Des thématiques très profondes qu’on n’avait jamais abordées. Puis, j’ai eu envie de rencontrer d’autres personnes, qui se trouvaient à un moment de leur vie où elles étaient également confrontées à ce genre de questionnements», ajoute le réalisateur qui a interviewé plus de 120 personnes de 55 à 98 ans pour les besoins de son documentaire.

«On a fait exprès que le spectateur ne sache pas qui sont ces personnes. De plus, elles sont toutes en noir et blanc parce que je ne voulais pas qu’on voie des traces de l’âge ou de la maladie. Le cadre est également le plus neutre possible afin que le décor ne vienne pas dicter l’interprétation du regard qu’on pouvait avoir sur ces personnes. La seule chose qui importe est la question de la représentation de l’espoir dans l’au-delà», précise Stéphane Goël.

Le paradis, un orgasme perpétuel

«J’ai l’impression que je me sentirai comme pendant un orgasme, peut-être pas tout du long, mais par vagues et que j’aurai des visions avec des couleurs et des paysages», explique cette femme aux cheveux blancs. Chacun, en fonction de ses croyances et de son vécu, raconte sa vision pour la suite: «c’est merveilleux de savoir qu’il y a une résurrection et c’est beau, car la résurrection nous est assurée. Jésus a dit: ‘Je suis la résurrection de la vie, celui qui croira en moi vivra au-delà de la mort‘». Pour certains, après la mort, il n’y aura plus rien. «Je n’ai aucun espoir, car j’estime que mon paradis je l’ai fait sur terre, l’enfer aussi et le purgatoire également. Je pense et j’espère qu’il n’y aura rien après, car je n’ai pas envie d’aller retrouver des gens que je n’ai pas aimés sur terre».

«J’ai été frappé par le nombre de personnes, surtout de cette génération, qui pensent que l’au-delà n’existe pas du tout même si certaines pensent toutefois qu’elles vont retrouver ceux qu’elles ont aimés. J’ai aussi été surpris par les témoignages de ceux qui m’ont dit avoir perdu la foi, alors que je pensais au contraire que c’était dans ces moments-là qu’on convoquait toutes ses ressources pour faire face à la terreur de la mort», explique le réalisateur qui se définit comme un athée qui doute. «Je pense que rien ne m’attend, moi, dans l’au-delà. Ce qui m’intéresse, c’est l’en deçà. Si j’ai réalisé cette quête et que j’ai rencontré toutes ces personnes, c’est parce que ce qui me réjouit et me rend le plus heureux, c’est d’avoir pu rencontrer ces personnes et recueillir leurs avis sans jugement et avec bienveillance».

Stéphane Goël, en quelques mots

Né en 1965 à Lausanne, Stéphane Goël travaille comme réalisateur et monteur à partir de 1985. De 1987 à 1993, il réside à New York où il suit, notamment, une formation au documentaire avec John Reilly et Julie Gustafson chez Global Village Experimental Center. De retour en Suisse, il rejoint le collectif Climage, au sein duquel il produit et réalise de nombreux documentaires destinés au cinéma ou à la télévision. Stéphane Goël est l’auteur d’une trentaine de films et reportages.

Les projections en présence du réalisateur

Une avant-première est organisée le mardi 19 janvier à 20h, au Capitole, à Lausanne, en présence de l’équipe du film et de nombreux protagonistes. De plus, plusieurs séances auront lieu en présence du réalisateur:

  • Vendredi 15 janvier, 18h30, Yverdon, Bel-Air
  • Dimanche 17 janvier, 11h00, Fribourg, Rex
  • Dimanche 17 janvier, 17h30, Morges, Odéon
  • Lundi 18 janvier, 20h30, Nyon, Capitole
  • Mercredi 20 janvier, 20h00, Genève, Scala
  • Jeudi 21 janvier, 18h30, Vevey, Rex 4
  • Vendredi 22 janvier, 12h00, Soleure, Reithalle
  • Vendredi 22 janvier, 20h00, Delémont, Cinémont
  • Samedi 23 janvier, 18h00, La Chaux-de-Fonds, Scala
  • Samedi 23 janvier, 20h30, Neuchâtel, Bio
  • Dimanche 24 janvier, 10h45, Lausanne, Galeries du cinéma
  • Dimanche 24 janvier, 17h30, Sion, Lux
  • Lundi 25 janvier, 21h00, Soleure, Konzertsaal
  • Mardi 26 janvier, 20h00, Oron-la-ville, Cinéma d’Oron
  • Vendredi 29 janvier, 18h00, Tramelan, Le Cinématographe
  • Dimanche 31 janvier, 20h00, Ste-Croix, Cinéma Royal
  • Mercredi 10 février, 20h00, Carrouge (VD), Cinéma du Jorat