Les protestants suisses auront un synode au niveau national

Les protestants suisses auront un synode au niveau national

Les délégués de la Fédération des Eglises protestantes de Suisse ont adopté quatre affirmations fondamentales sur lesquelles le Conseil (exécutif) pourra avancer dans le projet d’élaboration d’une nouvelle constitution

La future Constitution de la Fédération des Eglises protestantes de Suisse (FEPS) a désormais un squelette! Les délégués de la FEPS, réunis en assemblée lundi 3 et mardi 4 novembre à Berne, ont adopté quatre «affirmations fondamentales» qui serviront désormais de base à l’avancée des travaux. Parmi celles-ci, l’affirmation de l’existence d’un synode national, donnant à la FEPS un caractère davantage ecclésial que dans sa forme actuelle. La FEPS regroupe 24 Eglises protestantes cantonales ainsi que l’Eglise évangélique libre de Genève et l’Eglise évangélique méthodiste en Suisse.

Le projet de révision de la Constitution, décidé en 2011, doit permettre une plus grande cohésion des Eglises membres. Fin 2013 un premier projet de Constitution avait été reçu très fraichement. L’adoption de ces quatre principes présente donc un nouveau départ. Le président du Conseil de la FEPS, Gottfried Locher estime que la décision de l’AD constitue une étape marquante, peut-on lire dans le communiqué de la Fédération. «Les protestants de Suisse ont pris une décision courageuse. Le courage est la voie médiane entre hésitation et surestimation de soi. La voie médiane est libre. L’unité en sort renforcée. La confiance en notre communion d’Eglises croît.»

Ces quatre affirmations ont pour but de décrire la manière d’«être Eglise ensemble»:

  • «L’Eglise évangélique réformée vit en tant que paroisse/région/service communautaire/aumônerie, en tant qu’Eglise membre (Eglise cantonale) et en tant que communion d’Eglises.
  • Notre communion d’Eglises s’entend au niveau national.
  • En complément aux synodes des Eglises membres, la communion d’Eglise a un synode suisse.
  • La direction de la communion d’Eglise est assumée selon trois modes: synodal, collégial et personnel.»

Les délégués vaudois ont déclaré leur méfiance quant à l’affirmation d’une direction assumée sur un mode personnel. Ils n’ont toutefois pas été suivis dans leur proposition de simplement renoncer à la 4e affirmation. Après la séance, Jean-Michel Sordet, délégués et membre du Conseil synodal (exécutif) de l’Eglise réformée vaudoise se disait toutefois confiant pour la suite de la procédure: «je crois que ce débat a permis au Conseil de mieux comprendre quelles étaient nos réticences»

Le débat a été marqué par des discussions autour de l’affirmation d’Eglise réformée et de la place que cette formulation laissait, aux membres de la FEPS qui ne sont pas Eglise cantonale, méthodistes en particulier ainsi que par la difficulté de trouver des formulations équivalentes en français et allemand.

La question de la nouvelle constitution sera reprise lors de la prochaine assemblée des délégués en juin 2015 à Morat. Une cinquième affirmation fondamentale devrait alors être adoptée, affirmant les relations internationales de la communion d’Eglises.

Budget 2015 adopté

L’Assemblée des délégués a approuvé un budget 2015 prévoyant un excédent de charges de près de 30’000 et des contributions de membres de plus de 6 millions de francs, sur un total des produits de près de 8,1 millions de francs. Un plan financier faisant apparaître des contributions inchangées jusqu’en 2019 a également été présenté, alors que le projet de révision de la clé de répartition des contributions a été repoussé de deux ans. Emmanuel Fuchs, président de l’Eglise protestante de Genève, a signalé à plusieurs reprises son malaise face à cette situation. Membre d’une Eglise faisant face à de lourdes difficultés financières, il lui apparaît comme «naïf» de considérer que les Eglises membres de la FEPS pourront assumer encore longtemps de telles contributions.

Cet article a été publié dans:

L'édition de décembre 2014 - janvier 2015, de La Vie protestante Berne-Neuchâtel-Jura.