Les Eglises protestantes balayent l’initiative Ecopop

Les Eglises protestantes balayent l’initiative Ecopop

La Fédération des Eglises protestantes de Suisse et l’Entraide protestante suisse s’alignent pour rejeter la proposition de l’association Ecopop. Parmi leurs arguments: limiter le nombre d’émigrés en Suisse ne résoudra pas les problèmes écologiques.

Photo: © UNIA

«Cette initiative nuit à l’économie suisse et met en danger la cohésion nationale», affirme l’Entraide protestante suisse (EPER), par le biais d’un communiqué. Le 30 novembre prochain, les citoyens suisses devront se prononcer sur l’initiative de l’association Ecologie et population (Ecopop): «Halte à la surpopulation – Oui à la préservation durable des ressources naturelles». Cette proposition vise à limiter à 0,2% de la population suisse permanente – environ 16’000 personnes actuellement – le nombre d’individus autorisés à émigrer en territoire helvétique. De plus, elle prévoit d’affecter une partie du budget, destiné à l’aide au développement, à la planification familiale dans les pays du Sud.

Comme l’EPER, la Fédération des Eglises protestantes de Suisse (FEPS) rejette massivement l’initiative, dans un communiqué. Premièrement, elle est incompatible avec «une vision chrétienne de la patrie», car «la perspective chrétienne de la Terre ne se fonde pas sur l’enracinement, mais sur l’accueil […]». Le texte d’Ecopop porte atteinte à la dignité humaine. Il ne respecte pas la convention de Genève relative au statut des réfugiés qui stipule que la Suisse s’engage à accueillir les personnes persécutées. De plus, cette proposition ne fournit aucune réponse aux défis écologiques actuels. Selon la FEPS, «les habitudes de consommation et de production ne sont pas viables à long terme», mais limiter le nombre d’émigrés en Suisse, ne résoudra pas ce problème.

Main-d’œuvre étrangère ou individus persécutés?

D’autre part, cette initiative aurait des répercussions au niveau économique, car elle «forcerait la Suisse à choisir entre main-d’œuvre étrangère et personnes à protéger», relève l’EPER. Ainsi, elle affaiblirait le système économique, mais également la solidarité envers les personnes menacées. Finalement, une diminution du budget destiné à la coopération au développement en faveur d’un fonds pour la planification familiale «renvoie aux conceptions dépassées des années soixante». «La principale cause du taux de natalité élevé dans les pays du Sud n’est pas l’absence de planification familiale, mais la pauvreté et le manque d’éducation», souligne l’EPER qui apporte une aide humanitaire sur le terrain depuis plus de 60 ans. (comm/lv)